Proposition d’entente de principe à la table centrale pour les 420 000 travailleuses et travailleurs du Front commun
Montréal, le 28 décembre 2023 – Le Front commun annonce être parvenu à conclure une proposition d’entente de principe à la table centrale pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public, après 11 jours de grève et de nombreuses semaines de travaux intensifs aux tables de négociation.
« Sur le plan des salaires, les objectifs du Front commun reposaient sur deux principes phares : protéger nos 420 000 travailleuses et travailleurs contre l’inflation et obtenir un certain rattrapage général des salaires pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs. Et c’est ce qui nous a guidés tout au long de ce blitz de négociation pour parvenir à une proposition d’entente. Nous souhaitons maintenant en faire d’abord la présentation à nos instances respectives », ont expliqué les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.
Les organisations syndicales convoqueront leurs délégations au cours des prochains jours dans le but de leur présenter le contenu des propositions d’ententes intervenues à la table centrale et à chacune des tables sectorielles afin de déterminer si oui ou non elles constituent une entente de principe globale. Après quoi, les membres seront appelés à se prononcer en assemblée générale pour l’entériner. « La présente ronde de négociation sera officiellement réglée lorsque les conditions de travail et de pratique ainsi que les conditions salariales seront jugées satisfaisantes. » ont-ils renchéri.
D’ici la tenue de leurs instances respectives, les porte-paroles du Front commun n’accorderont pas d’entrevues.
EN GRÈVE
Plus de 2 500 travailleuses et travailleurs du Front commun ont marqué le déclenchement de la plus longue grève du secteur public des 50 dernières années en accueillant les députés en cette dernière journée de la session parlementaire régulière à Québec. C’était aussi l’occasion de rappeler haut et fort leurs revendications et que, même si les fêtes approchent à grands pas, pas question de mettre la pédale douce sur la mobilisation tant que des offres qui répondent à leurs besoins ne seront pas sur la table.
« Si le gouvernement cherche à profiter de la conjoncture actuelle et à nous coincer pour briser notre mouvement, les jours qui viennent lui donneront une idée de ce qui pourrait l’attendre s’il poursuit son entêtement. Notre mouvement ne s’essouffle pas, au contraire. Les dernières semaines ont été galvanisantes, et la population appuie clairement les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux. La dernière offre était insuffisante, on continue de négocier et on ne lâche pas! », ont lancé les porte-paroles du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS, en point de presse vendredi matin.
« Personne ne souhaite faire la grève, c’est un moyen, pas une fin en soi. Mais plus encore, personne ne souhaite que nos réseaux continuent de se détériorer de la sorte. La situation est intenable, et, cette fois, tout le monde comprend bien que l’amélioration passe en grande partie par cette négociation. Notre détermination est grande, celle des membres l’est plus encore. Notre monde mérite mieux, le Québec mérite mieux. Et c’est aussi ce que signale la population au gouvernement. C’est le temps de faire le choix politique qui s’impose : des conditions de travail et de pratique qui permettent enfin de revaloriser tout le travail investi par celles et ceux qui éduquent, soutiennent, accompagnent et prennent soin. »
L’objectif du Front commun demeure d’en arriver à un règlement avant les fêtes, et le mandat voté par les membres permettait d’utiliser des séquences de grève selon les besoins de la négociation. C’est donc une ultime séquence de journées de grève qui s’amorce aujourd’hui, et il s’agit aussi du dernier avertissement. Rappelons que le Front commun détient un mandat très fort, adopté à plus de 95 %, de déclencher une grève générale illimitée au moment jugé opportun.
Pour le Front commun, il est clair que le gouvernement porte une importante part de responsabilité face au recours à la grève. Son refus de proposer des offres à la hauteur des besoins urgents des travailleuses et des travailleurs crée le blocage actuel aux tables de négociations.
« C’est quand même fou d’en arriver là après plus d’un an de négociation! Et on est toujours devant les mêmes vieilles stratégies gouvernementales : d’abord, ne pas montrer de véritable volonté de négocier, puis le faire sur la place publique à coup de déclarations vaines, attendre que la mobilisation soit à son comble et que les moyens de pression éclatent pour tout précipiter en quelques semaines. Cette fois, notre monde en a eu assez et ils ne sont pas les seuls! Les solutions existent, et c’est le temps de prendre les enjeux qui secouent nos réseaux à bras le corps. Là, ça suffit! »
Rappelons que le gouvernement a présenté une nouvelle offre au Front commun mercredi après-midi, laquelle a été jugée insuffisante à sa face même. Mais le Front commun rappelle que tout est en place pour faire atterrir la négociation. Les équipes sont entièrement disponibles, et les instances respectives sont même prévues dans la semaine du 18 décembre afin de faire le point sur la négociation. L’objectif demeure un règlement satisfaisant pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux. Et ce ne sera possible que si les conditions de travail ET le salaire sont à la hauteur de leurs attentes!
Offre de 12,7 % du gouvernement
Pas d’entente possible sans une garantie de la protection du pouvoir d’achat et un enrichissement permettant un rattrapage salarial
Québec, le 7 décembre 2023 – « Il n’y aura pas d’entente sans la protection du pouvoir d’achat et sans un enrichissement permettant un rattrapage pour nos membres. Nous ne laisserons personne s’appauvrir et ça, le gouvernement de la CAQ doit le comprendre ». C’est en ces termes que les porte-paroles du Front commun ont répondu à l’offre de table centrale déposée hier par le gouvernement.
Pour François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, le gouvernement a finalement déposé hier – un an après le début des discussions – une première offre salariale qui permettra de négocier de manière plus sérieuse. Toutefois, il semble toujours aussi déconnecté de la réalité vécue par les travailleuses et les travailleurs des services publics, en offrant 12,7% sur cinq ans. « Pas 16,7% comme il l’affirme publiquement, mais bel et bien 12,7%, tel qu’écrit noir sur blanc dans le dépôt ».
Appauvrir les femmes
Rappelons que selon les chiffres du ministère du Travail, les conventions collectives signées en 2022 incluent une augmentation moyenne de 9 % pour la première année. Que propose le gouvernement aux travailleuses et aux travailleurs des réseaux publics pour la première année? Un maigre 4,3 %, alors que l’inflation de 2022 a été de 6,7 %.
« Est-ce que les médecins spécialistes, est-ce que les policiers de la SQ, est-ce que les juges accepteraient de s’appauvrir? La réponse est NON. Comment le gouvernement de la CAQ peut-il sérieusement proposer cela aux femmes des services publics? »
Aucun rattrapage
En plus de l’appauvrissement qui est sur la table, la nouvelle offre ne permet toujours pas un rattrapage. « Les travailleuses et les travailleurs continueront de subir un retard important par rapport aux autres salarié-es du Québec, tant sur les salaires que sur la rémunération globale, même quand on considère le régime de retraite. Il s’agit d’un enjeu primordial si le gouvernement souhaite remettre les services publics sur les rails en attirant et en retenant la main-d’œuvre nécessaire, au lieu de quoi, les travailleuses et les travailleurs actuels seront nombreux à choisir de fuir les réseaux. » Le plus récent rapport de l’Institut de la statistique du Québec indique d’ailleurs que ce retard dans la rémunération globale est de 7,4 % par rapport aux autres salariés du Québec.
La retraite
Rare point positif de cette nouvelle offre : le recul du gouvernement à propos de ses attaques sur le régime de retraite. « Enfin, le gouvernement s’est rendu à l’évidence : les travailleuses et les travailleurs n’avaient pas à être pénalisés par la bonification du Régime des rentes du Québec. En ayant réglé cette question, nous pourrons enfin parler des salaires, des assurances, des ouvriers spécialisés et des disparités régionales, des enjeux importants pour lesquels le statut quo est impensable ».
Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
- Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
- Retard salarial : 16,6 % ;
- Retard de rémunération globale : 7,4 % ;
- Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.
À propos du Front commun
Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.
Le rattrapage salarial est urgent
Rapport de l’ISQ sur la rémunération des employées et employés de l’administration québécoise
« Les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) sont sans équivoque : il faut combler l’écart salarial entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salariés du Québec. Il faut que le gouvernement de la CAQ offre un rattrapage, sinon la pénurie de main-d’œuvre s’aggravera davantage », déclarent les porte-paroles du Front commun François Enault, 1er vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.
Sur le plan de la rémunération globale (qui inclut les avantages sociaux), le retard avec les autres personnes salariées du Québec est de 7,4 %. L’écart se creuse encore davantage lorsqu’il est question des salaires seulement, alors que le retard est de 16,6 %. Ces données dévoilées dans le rapport Rémunération des salariés – État et évolution comparés de l’ISQ viennent confirmer l’importance du rattrapage exigé dans le cadre des négociations. « Nous revendiquons le maintien de notre pouvoir d’achat mais nous devons aussi bénéficier d’un enrichissement. On ne peut être plus clairs : il en va de la survie des services publics », précisent les porte-paroles, tout en soulignant que le gouvernement manque d’ambition en tant d’employeur.
« Dans le contexte actuel, il faut que nos réseaux soient attractifs. L’objectif de la négociation est d’attirer et de retenir le personnel. Comme on sait que notre monde quitte pour d’autres secteurs aux conditions plus avantageuses – au municipal, au fédéral et dans les grandes entreprises syndiquées notamment – on s’attend du gouvernement qu’il se comporte comme un employeur de choix et s’inspire des meilleurs. »
Rappelons que le Front commun revendique d’une part un mécanisme permanent d’indexation et, de l’autre, un enrichissement permettant un rattrapage général. Ainsi, pour l’année 2023, il revendique100 $ par semaine ou l’IPC+2 % (selon la formule la plus avantageuse), pour 2024 l’IPC +3% et, finalement, l’IPC+4 % pour 2025.
Comme d’habitude certains écarts sont notables, notamment dans des catégories aux conditions comparables comme l’administration municipale (36 %), les entreprises publiques (19,6 %), le secteur universitaire (17,9 %) et l’administration fédérale (17,2 %).
Chez les ouvriers spécialisés (menuisiers, électriciens, plombiers et autres), le retard est encore très important, soit 35 %.
Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation
- Moyenne salariale des employés et employées du secteur public du Front commun : 43 916 $;
- Retard salarial : 16,6 %;
- Retard de rémunération globale : 7,4 %;
- Pourcentage de femmes représentées par le Front commun : 78 %.
Le jeudi 23 novembre 2023 est une journée qui passera à l’Histoire.
Aujourd’hui, nous sommes 570 000 travailleuses et travailleurs en grève, soit plus de 10 % de la population active québécoise. Jamais dans l’histoire du Québec, du Canada et même de l’Amérique du Nord (depuis la grève d’AT&T en 1983), n’avons-nous été si nombreux à faire valoir ce droit pour améliorer notre condition.
Peut-être qu’en lisant ces lignes vous nous entendez, depuis la rue, avec nos crécelles et nos cris. Peut-être entendez-vous les klaxons d’encouragement que nous recevons de la population.
Sachez que nous débrayons pour vous aussi.
Oui, nous avons grandement besoin d’améliorer nos salaires qui sont en retard par rapport au reste des travailleuses et des travailleurs du Québec.
Oui, nous avons besoin d’améliorer nos conditions de travail et de pratique pour attirer du monde et cesser l’exode qui affaiblit les services publics.
Mais si nous sommes dans la rue aujourd’hui c’est aussi pour vous, vos enfants, vos parents, vos proches. C’est pour pouvoir continuer de les soigner, de les soutenir, de les servir et de leur enseigner. C’est pour que les générations qui viennent puissent, elles aussi, bénéficier de l’expertise exceptionnelle des travailleuses et des travailleurs de nos services publics.
Des 570 000 personnes dans la rue aujourd’hui, 450 000 sont des femmes. Celles qui ont été tenues pour acquises pendant des siècles, au nom de leur soi-disant vocation. Aujourd’hui encore, cette idée de « vocation » n’est jamais bien loin. Certains dinosaures oseront le dire tout haut, alors que plusieurs le pensent tout bas.
Notre lutte est donc aussi celle de femmes qui se tiennent debout et qui disent « ça suffit! ». Notre profession, nous l’aimons, mais n’ayons pas peur des mots, c’est un travail. Un travail souvent difficile, un travail qui se paie à sa juste valeur.
Aujourd’hui, François Legault et son gouvernement passeront à l’Histoire, mais pour les mauvaises raisons. Cela faisait longtemps qu’une colère aussi grande nous avait envahis. Les mots nous manquent pour exprimer notre désarroi devant la manière dont la CAQ traite ses « anges gardiens ». Désobligeant, déplorable, déconnecté, duplessiste et sexiste sont les premiers mots qui nous viennent à l’esprit. Imaginez la suite.
Si vous nous croisez aujourd’hui, venez nous appuyer le temps d’un instant. Passons à l’Histoire toutes et tous ensemble, pour doter le Québec de services publics pour tout le monde.
Caroline Senneville, présidente de la CSN,
Éric Gingras, président de la CSQ,
Magali Picard, présidente de la FTQ,
Robert Comeau, président de l’APTS
Julie Bouchard, présidente de la FIQ,
Mélanie Hubert, présidente de la FAE
Guillaume Bouvrette, président du SPGQ,
au nom des 570 000 travailleuses et travailleurs des services publics en grève.
Notre fierté, c’est de contribuer à la réussite éducative
Nous sommes plus de 10 000 femmes et hommes à l’œuvre dans les écoles et les collèges du Québec.
Notre fierté, c’est de contribuer à la réussite éducative des élèves et des étudiants et étudiantes – de les faire briller, grandir et évoluer.
Notre rôle est de leur donner une multitude de services et de voir au bon fonctionnement des établissements.
Nous sommes des membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) présents comme employés de soutien dans les écoles et les collèges, ainsi que comme professionnels et professionnelles de l’éducation. Nous sommes : concierge, ouvrier certifié, technicien en travaux pratiques, secrétaire, psychologue, orthophoniste, éducatrice en service de garde… parmi tant d’autres titres d’emploi.
Vous le savez, depuis nombre d’années, il manque cruellement de personnel dans les écoles du Québec. Cela entraîne un manque de services aux élèves. C’est inacceptable.
Notre charge de travail s’est constamment alourdie. Notre pouvoir d’achat et nos conditions de travail se sont grandement dégradés. Par conséquent, les centres de services scolaires et les collèges n’arrivent plus à recruter et retenir suffisamment leur personnel.
Nous sommes présentement en négociation de nos conditions de travail avec le gouvernement du Québec, qui semble encore vouloir faire fuite en avant. Il est minuit moins une pour corriger le tir. Le temps est donc venu pour nous de sortir de l’ombre. Comme le gouvernement nous ignore et ne nous entend toujours pas, nous sommes forcés d’aller vers la grève.
Nous voulons la même chose que vous : des conditions gagnantes pour faire briller les enfants du Québec. Nous comptons donc sur votre compréhension et votre appui dans nos revendications.
Au Québec, le secteur de l’éducation du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) regroupe 15 sections locales du soutien scolaire comptant environ 10 000 membres, quatre sections locales des collèges comptant environ 800 membres et une section locale de professionnels et professionnelles de l’éducation (SPPLRN-SCFP 5222) comptant environ 1000 membres.
Nos conventions collectives nationales sont arrivées à échéance le 31 mars 2023.
Nous faisons partie des 740 000 membres du SCFP présents à travers le Canada et des 135 000 membres du SCFP au Québec.
Le SCFP est le plus grand syndicat au Canada. Au Québec, il est le plus grand syndicat affilié à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).