Le point sur la négociation
À l’automne 2022, le Front commun déposait ses revendications auprès du gouvernement. Un an plus tard, où en sera la négociation ? Aurons-nous réglé ? Ou au contraire, serons-nous à nous préparer à exercer la grève ? Bien qu’il soit impossible de prédire l’avenir, voici quelques pistes de réflexion qui ont pour objectif de vous éclairer.
En date du 9 juin 2023, treize séances de négociation ont été tenues à la table centrale. Le Front commun – formé de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) – a présenté l’ensemble des revendications syndicales. Le gouvernement a lui aussi offert quelques précisions sur ses offres.
Sur les salaires, le gouvernement ne démord pas de son offre misérable de 9% sur 5 ans. Il ne propose rien concernant un mécanisme d’indexation à l’inflation, laissant plutôt entendre qu’un tel mécanisme représente un risque trop important pour le gouvernement. Rien n’est proposé non plus permettant un rattrapage général avec les autres secteurs de l’économie, ni rien garantissant un enrichissement du personnel du secteur public qui s’appauvrit année après année. Il s’entête à proposer les mêmes augmentations salariales déconnectées des besoins des travailleuses et des travailleurs du secteur public, les mêmes augmentations qui vont les appauvrir.
Selon les offres gouvernementales et selon ses propres prédictions d’inflation, à la fin de la convention proposée, les travailleuses et les travailleurs du secteur public se seront appauvris d’au moins 7,4%. Pour le Front commun, cette situation est tout simplement inacceptable, alors que le gouvernement a fait adopter une hausse immédiate du salaire des parlementaires de 30% au début juin, et ce, au nom des mêmes principes qui justifient les demandes du secteur public.
Sur la retraite, tandis que de l’aveu même du gouvernement, le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) est en en excellente santé financière, il décide d’attaquer la rente de retraite. Prétextant que la récente bonification du Régime des rentes du Québec (RRQ) favoriserait des départs hâtifs à la retraite dans les réseaux, le gouvernement veut reprendre d’une main ce qu’il a donné de l’autre et propose de réduire les versements du RREGOP pour que les travailleuses et les travailleurs prennent leur retraite à un âge plus avancé.
Comme si ce n’était pas assez, le gouvernement en demande encore plus aux travailleuses et aux travailleurs qui ont cumulé 35 ans de service en voulant leur imposer de travailler jusqu’à 57 ans avant de pouvoir prendre leur retraite sans pénalité. Économiser sur le dos des services publics, c’est rater l’occasion d’être un employeur de choix et c’est attiser l’exode des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux!
Quant à la question des assurances, le gouvernement soutient jusqu’à maintenant que les bénéfices offerts sont suffisamment généreux et que des améliorations ont déjà été accordées lors de la précédente ronde de négociation. Pourtant, le coût des primes d’assurance ne cesse d’augmenter et la contribution de l’employeur est très faible, voire inexistante pour certaines et certains.
Pour nos autres revendications, le gouvernement demeure peu loquace. Il montre très peu d’ouverture – voire aucune – face à nos demandes. Il s’entête à vouloir traiter exclusivement des priorités de son programme politique. Sur les conditions de travail et de pratique, le gouvernement, qui se plait à prétendre arriver avec des solutions, omet de parler des reculs importants qu’il tente d’imposer.